Paris – Abidjan : un pont nous est né

Article : Paris – Abidjan : un pont nous est né
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7 novembre 2016

Paris – Abidjan : un pont nous est né

Centre culturel Français d’Abidjan ! La dernière fois que j’y avais mis les pieds, c’était il y a 3 ans. Je devais  remplir les formalités d’usage en vue de faire des études de journalisme en France. Campus France la structure  chargée d’orienter les étudiants dans ce cas,  y avait ses locaux.

Apres deux refus de visa sans motivation, malgré la bourse d’étude que je possédais , j’avais résolu, frustrée comme jamais  de briser de manière unilatérale l’alliance qui « nous » (les baoulés)*  lie à la France. ALLIANCE, oui parce que naturellement en pays baoulé, on considère qu’il y a une alliance entre le blanc précisément le français et  ce peuple. Pour le développement de ce  volet, affaire à suivre…

Et donc, pour m’avoir refusé ce visa, j’avais « couper l’igname » avec la France  parce qu’elle venait de briser mon plus grand rêve à cette époque .

De ce fait j’avais décidé de ne plus mettre les pieds a ces deux endroits : ni au Centre culturel Français, ni a l’ambassade de France, encore moins y faire une quelconque demande. Eh oui j’avais la rage là !

De passage  dans la commune du Plateau où se trouvent  ces établissements , J’évite de les regarder et même de passer devant.  Ridicule peut être mais c’était ma manière à moi de manifester mon mécontentement.

Mais pour raison professionnelle, j’étais obligé ce 31 octobre, 3 ans après  le divorce   de remettre les pieds dans ce centre culturel français. Et  là,  J’ai failli ne pas reconnaitre l’endroit… Waou ! Il avait tellement changé.

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Comme un jeune amoureux qui revoyait sa dulcinée radieuse après une dispute, ma colère venait de tomber subitement.  En voyant cette nouvelle bâtisse, mon « goumin » venait de disparaitre.

Depuis la clôture en passant par le hall tout avait été renouvelé. Plusieurs salles avaient été construites . Et  la bibliothèque toujours bien garnie. C’était la plus grande de la sous région. J’étais vraiment épatée. J’avais désormais affaire à l’institut français d’Abidjan.

D’ailleurs c’est pour son inauguration en tant qu’institut français que j’avais fait  la queue  plus d’une  heure. Et cela devrait se faire par le premier ministre français Manuel Valls présent à Abidjan quelques jours auparavant.

«  C’est  le cœur de la France qui bat à nouveau en Cote d’Ivoire… Il faut bâtir un pont entre l’Afrique et l’Europe et ce pont c’est la culture, c’est l’institut français » a déclaré le premier ministre français.

Il a également souhaité que les étudiants africains partent faire des semestres en Europe et vice versa. Et de préciser que depuis sa nomination en tant que premier ministre en 2012, tout était mis en œuvre pour  « lever les  obstacles absurdes qui entravaient la venue d’étudiants étrangers  en France et en particulier celle des étudiants africains »

 Bref j’ai passé cette étape. Et comme-ci j’avais vraiment passé l’éponge sur tout, j’ai également fait une nouvelle demande de visa le 4 novembre dernier et cette fois  pas en tant qu’étudiante mais  touriste.

De retour de Madagascar, où se tiennent les 45ème  assises de l’Union de la Presse Francophone (UPF), j’ai décidé de m’arrêter 2 jours à Paris pour visiter cette ville de lumière parce que  la délégation ivoirienne doit passer   par la France vu que c’est là qu’elle prend la correspondance pour Madagascar. J’ai donc demandé un visa court séjour.

Deux jours pour vérifier si  oui ou non la tour Eiffel est en rouille. Certains de mes amis l’affirment en tout cas. J’espère pourvoir donc même si je ne suis plus étudiante, passer par ce pont qui vient d’être construit par le biais de Manuel Valls.

Le discours a été prononcé,  reste à savoir s’il est en adéquation avec les faits !

Baoulé : peuple du centre de la Cote d’Ivoire

* « couper l’igname » : traduction littéral d’une expression en baoulé qui signifer : séparation divorce, rupture

*goumin : douleur, chagrin en nouchi : argot ivoirien

 

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