Une journée pas comme les autres

Article : Une journée pas comme les autres
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1 août 2016

Une journée pas comme les autres

Le bon samaritain, ça n’existe pas que dans les évangiles ! Pour preuve, une bonne âme vient de m’épargner une rude et fastidieuse journée. Etre étudiant sur cette terre d’Ivoire, c’est une vraie galère !

Mon réveil m’arrache à mon sommeil tous les jours à 4h30 pour me lancer à la conquête d’un avenir hypothétique. Mais la galère ne fait que commencer ! J’ai à peine 30 mn pour m’apprêter ; prendre ma douche, ranger mes effets scolaires laissés en vrac – sur le guéridon qui me sert de table d’étude – dans ce petit studio que je partage avec mes trois frères et sœurs à Yopougon.

La vie d’étudiant

A 5h tapante, je sors de mon taudis ? Entame une marche infernale de 30 minutes pour être au quai du bateau bus à Abobodoumé  à 5H 30. Passé cette heure, il n’ y a plus d’espoir de place assise pour la grande gare du plateau. Il ne me resterait plus qu’à effectuer le trajet debout ! Impossible ! Vu ma peur bleu de l’engin et des mouvements de l’eau.

Une fois parvenu à la gare nord du Plateau, c’est une autre bataille. Monter dans le bus qui me rapproche le plus de l’école, le n°82. Il n’y a pas de place pour les faibles, les paresseux et les pleurnichard c’est du « chacun pour soi ». Ça c’est la première étape ! La seconde ? C’est le calvaire à l’intérieur de ce bus. Le trajet dur au moins une heure si  le bus ne tombe pas en panne bien entendu. C’est toujours un miracle d’arriver à destination avec les bus de la Société des Transports Abidjanais (Sotra). Et lorsque le bus lâche, malheur à qui n’a point de plan B !

Elèves, étudiants, commerçants, hommes de petits métiers qui n’ont pas d’autre alternative que d’emprunter le bus en font les frais chaque jour. Sueur, odeur nauséabonde, haleine de chacal, surcharges, disputes, moqueries, sans oublier que coincés comme des sardines, il faut également endurer les voleurs et autres pervers aux mains baladeuses qui profitent allègrement de la promiscuité pour  tripoter les demoiselles.

Le soir, je répète le même scénario en rentrant chez moi à 21 heures. Quelle force aurais-je encore pour réviser les cours ? Mais ce matin-là, était bien différent ; il n’était pas comme les autres…

Ce matin-là, une voiture stationne juste devant moi ! Son conducteur m’invite à y prendre place à peine 5 minutes après que je sois sorti de la maison. Après quelques hésitations je finis par reconnaitre le conducteur. Un célèbre animateur de la télévision qui fait rêver plus d’une fille…

Le bon samaritain

A peine installée dans ce bolide rafraichi par une climatisation émergente, j’entame la conversation.  « Que faites-vous dans les parages ? » Qui sait ? C’est peut-être la bonne âme qui me dépose tous les matins… « De retour de mission, mon véhicule a crevé à quelques kilomètre de Yamoussoukro. Ce sont les villageois qui m’ont aidé à régler mon problème jusqu’à cette heure. Et comme j’ai reconnu l’uniforme de ton établissement,  alors j’ai voulu à mon tour venir en aide à une jeune étudiante vu que c’est sur mon chemin. » Explique-t-il. Assisse dans ce véhicule je pouvais imaginer l’enfer auquel je venais d’échapper ce matin. Ce bus qui devait être bondé a bloc. A 6h, heure à laquelle d’habitude le bus quittait le plateau, j’étais devant mon établissement. J’aurais au moins une heure pour faire des révisions. La journée n’était vraiment pas comme les autres !

 Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing ! Mon réveil venait de sonner exactement comme à son accoutumé… Miiiiiiiiiiiiince ! Il était 4h30 minutes ! Impossible c’était un rêve ?… La réalité est belle et bien là… je vais devoir reprendre mon rite habituel. Il était trop beau pour être vrai…

 

crédit photo: ivoitetv.net

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