Raissa YAO

Lutte contre le Franc CFA : Kémi Seba marque son coup !

 

kemi Seba brulant un billet de 5000 f cfa à Dakar le 19 août

Arrêté le 25 août dernier à son domicile  à Dakar pour avoir brulé un billet de 5000 franc cfa lors d’un meeting, le panafricaniste Kemi Seba a été relaxé ce 29 Aout .Il encourait au moins 5 ans de prison pour cet acte qui restera gravé à jamais dans l’histoire.

Kemi Seba, le billet de 5000 fcfa et le briquet

Kemi Seba  a  marqué un gros coup dans son combat contre le franc Cfa et son objectif j’en suis sûre a été atteint. En consumant un billet de 5000 f cfa le 19 août  2017 à l’aide d’un briquet  devant le monde entier, il avait bien ficelé son coup. Le choix de la ville, Dakar ! Reconnaissons que brûler un billet de banque dans la capitale qui abrite le siège de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), garant de cette monnaie est vraiment de la provocation. Il aurait fallu être un lâche pour ne pas y répondre.  Et vous avez bien constaté que la BCEAO ne l’est pas. Son acte ! Enflammer  un billet de  banque auquel l’on attribue un caractère spirituel et culturel  sur un continent ou des milliers de personnes ont du mal à s’assurer un repas quotidien ; avouons que c’est choquant. Pourtant  Kemi Seba l’a fait.

Le coup de pouce de la BCEAO

En quelques heures le geste du franco-beninois a fait le tour du monde via les réseaux sociaux rouvrant les discussions sur « l’avenir » du franc Cfa. Le débat atteint son apothéose lorsque Kemi se fait arrêter suite à une plainte de la BCEAO.  A ce moment-là ; même les bobo* du net se sont prononcés sur la question. Chacun y allait de son interprétation et de son commentaire. « Détruire un billet de banque n’est pas considéré comme une destruction de bien d’autrui, car le billet appartient à son porteur et non à la banque » a déclaré Toussaint Alain un autre panafricaniste.

En plus il ne sera pas le premier à avoir effectué cet acte. En 1984, Serges Gainsboug, chanteur français, brule un billet de 500 francs en pleine émission télévisée pour protester contre l’impérialisme .Nelson Mandela a également eu recours au feu pour bruler en 1952 son passeport pour dénoncer le fait que l’apartheid montrait les noirs comme des citoyens de seconde zone. C’était des gestes symboliques.

En plein dans le mille

Colloques, séminaires, conférences sont organisés depuis plusieurs années  par certains  panafricanistes  en Afrique mais aussi en Europe afin de susciter l’abandon du FCFA. L’argument majeur : l’Afrique ne sera véritablement indépendante que si et seulement si, elle se séparait de cette monnaie coloniale. Mais rien ! D’ailleurs les chefs d’Etat africain affirmaient il y a quelque mois à Abidjan lors d’un sommet de l’UEMOA que le franc Cfa se portait bien parce qu’arrimé à l’euro.

70 ans qu’existe le FCFA alors que les pays l’utilisant ont au moins 50 ans d’indépendance. Quant au franc français auquel il était arrimé, il a disparu laissant place à l’euro mais le franc CFA demeure. Il a vraiment la peau dure.

Malgré les nombreux efforts des «  anti-Cfa », il a fallu le geste de Kemi Seba prennant un briquet et enflammant ce billet vert pour que le débat quitte le rang des économistes, panafricanistes et s’étende à la grande majorité des « héritiers » de cette monnaie : la jeunesse africaine.

 OKLM* le panafricaniste.

Apres 4 jours de détention, Kemi Seba a été relaxé le 29 Aout, après avoir demandé pardon lors de son plaidoyer pour l’acte qu’il avait commis. Certains disent qu’il est faible et qu’il aurait pu faire la prison pour être un héros au lieu de se remettre en cause. Mais à quoi bon ?  Il y a un proverbe baoulé* qui dit «   l’eau versée  ne peut être  ramassée ». Kemi a versé l’eau, par son geste, mais ne puis  la ramasser parce que déjà fait. Cependant, il a demandé pardon,  a été relaxé et  son message est passé. Il  a obtenu gain de cause.

Il était conscient de ne rien changer sur  le champ. De toute façon seul face au système il ne pouvait rien. Mais  choquer le nègre pour une prise de conscience il l’a réussi. Le débat a connu une avancée. Une chose est Claire après cette vague de  vieux  présidents africains au pouvoir, considérés comme  des  » préfets de la France  » le franc cfa disparaitra certainement. Mais je retiens la chute de l’analyse d’un confrère journaliste  « sachons nos priorités et le vrai combat. Celui contre le CFA est une bataille noble mais qui ne vient pas à son heure. Il y a de grandes batailles à gagner d’abord ».

Kemi Seba.. Chapeau pour ton courage !

  • bobo: muet en argot ivoirien
  • OKLM: au calme


L’école ivoirienne se meurt

L’école ivoirienne se meurt.Des élèves en classe de 3eme ont  indiqué la profession qu’ils aimeraient exercer à la fin de leurs études. C’est scandaleux !

 

Des images qui circulent sur le net  en ce moment sont de nature à couper le souffle. J’ignore la période à laquelle elles ont été prises ni pourquoi elles sont publiées en pleines vacances scolaires mais  «  ya problème »*

Les failles de l’école ivoirienne

Des élèves en classe de 3ème ont renseigné dans un formulaire  leur profession de rêve après leur études: « cecretaire de banque, insustrice , infirmieur , pillôte, espect compatble , jean d’arme, edicatrice ,gandarme , contable,  Au teste de l’air »  … Je m’arrête là pour ne pas avoir à vous donner la migraine. Vous aurez compris que ces élèves  voulaient plutôt dire : secrétaire, institutrice, infirmier, pilote, expert comptable, gendarme, hôtesse de l’air …

professions envisagées par les élèves de 3ème

L’école ivoirienne est dans un coma cérébral. La dernière étude économique de la banque mondiale sur la Côte d ’Ivoire en février 2017 a révélé de nombreuses défaillances dans le système éducatif ivoirien. L’étude note : Fort taux de redoublement, faible taux d’enfants scolarisés, très faible niveau des élèves en mathématiques comme en  français  ce qui signifie qu’ils ne seront ni littéraires, ni scientifiques comme on aime le dire au second cycle. Les adolescents ne fréquentent pas suffisamment l’école  secondaire … le fort taux d’abandon et de redoublement des élèves, le fait que les élèves ne sachent pas lire, ni compter convenablement à la fin de l’école primaire.

 

 

L’émergence menacée…

Une amie d’enfance, aujourd’hui professeur de lycée m’a confié que ces enfants « arrivent au collège sans qu’ils ne sachent véritablement écrire leurs noms. Pis, plusieurs d’entre eux ne savent pas écrire. » Elle a  confessé avoir même la migraine après avoir corrigé leurs devoirs. «  Leurs copies sont illisibles » m’a t-elle confié désespéré. Elle était simplement scandalisée.

Cette étude  précisait  également qu’il serait  difficile pour la Cote d’Ivoire  de compter sur ce capital humain pour atteindre l’émergence. D’ailleurs sur un classement de 178 pays concernant le développement du capital humain, le pays occupait la 172ème  place.

Francis Ndem, spécialiste de l’éducation de la Banque Mondiale  avait donc préconisé une performance des enseignants, améliorer le système des subventions des écoles privées et une amélioration des dépenses publiques au sein du secteur de l’éducation qui parait indispensable.

D’un autre côte, Kandia Camara la ministre de l’éducation nationale n’a pas caché sa stupeur face à cette étude. Cependant elle a  indiqué que les efforts du gouvernement dans le domaine de l’éducation sont énormes. « Le pays y investit 5% de son PIB ,  en donnant du matériel nécessaire. Le salaire des enseignants a été doublé pour les motiver ».  

Apres ces résultats, elle a multiplié réunions, discussions, entretiens avec ses collaborateurs. Elle avait  même prévu de rassembler tous les acteurs du système éducatif lors d’un séminaire que son ministère comptait dans  les mois à venir organiser  ( je ne sais s’il a eu lieu ) afin de trouver des solutions idoines à l’école ivoirienne qui se meurt.

Les réformes du siècle !

Après toutes ces consultations, la ministre donnait deux mois, plus tard en avril les reformes pour la rentrée scolaire 2017- 2018 censées contribuer à sauver l’école ivoirienne. Apprécions ensemble :

Les enfants en classe de CP1, CE1, et CM1 passent automatiquement en classe supérieure. Pour ceux de CP2 et CE2, l’enfant passe si sa moyenne générale annuelle  (MGA) est supérieure ou égale à 4/10. Quant au secondaire, les élèves de la 6eme a la 3eme, il faut 9/20 pour aller en classe supérieure.

Dites moi,  la ministre, elle est sérieuse ? Parce que moi avec ces réformes là,  je vois la Cote d’ivoire être 178ème / 178 lors du prochain classement sur le développement du capital humain. Et vous ?

 


Accès à l’information publique : l’UNBCI à l’école de la CAIDP

Le blogging est un baromètre de  démocratie.  En vue de former les blogueurs sur ses activités  et ses prérogatives, la Commission d’accès à l’information d’intérêt public et aux documents publics (CAIDP) a organisé un débat  le 1er juillet dernier avec l’Union Nationale des blogueurs de Côte d’Ivoire (UNBCI). Les échanges ont porté sur le thème  «  accès à l’information publique : un moyen de contrôle citoyen ».

le cliché après la fin des travaux
photo de famille entre les membres de la CAIDP et l’UNBCI

 

«  Quelle administration en Côte d’Ivoire répond à un  courrier ? » Telle est la question posée par un journaliste  qui dans l’exercice de sa fonction s’est à maintes reprises heurté aux refus de plusieurs organismes publics de lui donner une information  ou même à l’abstention de ceux-ci de répondre aux courriers qu’il leurs  adressait. Son intervention survient suite au  relais fait sur les réseaux sociaux de la rencontre CAIDP-UNBCI par les blogueurs. Une autre s’interrogeait sur la mise  « à  disposition des citoyens surtout dans les villages, du programme ou des missions qui attendent les élus  locaux de sortent que ces citoyens puissent contrôler les actions de leurs élus ? »

Selon Ballet –N’Guessan responsable juridique de la CAIDP tout citoyen a droit à l’information publique et aux documents publics, cependant l’obtention de ces information doit se faire sous demande écrite à la  plus haute responsable de l’institution administration concernée. Il a spécifié que le délai de réponse est de 30 jours pour le citoyen ordinaire et de 15 jours pour les journalistes. Il précise en outre qu’en cas de refus ou d’expiration du délai indiqué, le citoyen a le  droit de faire un recours au niveau de la CAIDP qui reprendra le dossier en main. Cependant il mentionne que  « les différents recours de rejet de demande à l’information publique sont apprécies au cas par cas au niveau de la caidp »

Concernant la seconde question Koné Mamadou  le secrétaire General explique que son  l’institution avait l’intention de faire le tour du pays afin de vulgariser la loi à l’accès à l’information et sensibiliser les populations. «  Elle aurait pu se faire cette année mais  nous  avons fait face à une contrainte budgétaire ».

Et de préciser «  faites-nous confiance… notre rôle est de veiller à l’application de cette loi. »

La CAIDP tire sa légitimé de la  Loi N° 2013-867 du 23 décembre 2013 relative à l’accès à l’information d’intérêt public.  L’article 6 du chapitre 2 mentionne  « les documents publics sont communicable, notamment les dossiers, rapports, étude, document d’orientation ou de politique publique, compte rendus, procès-verbaux, statistique, directives instructions, circulaire, notes de service, avis, prévision, décidions et réponses ministérielles qui comportent une interprétation des procédures administratives » 

C’est une est autorité administrative indépendante qui a pour mission notamment de s’assurer du respect par les organismes publics, du droit des personnes d’accéder sans discrimination aux informations et aux documents d’intérêt public – de la conservation et de la gestion de leurs données par les organismes publics de manière à favoriser l’exercice du droit des personnes,  d’accéder a l’information d’intérêt public.

Quant à Moussa Bamba président de l’Union Nationale des blogueurs de Cote d’Ivoire, association qui a pour but de promouvoir le blogging en Côte d’Ivoire, il soutient qu’il est important que ses membres soient bien informés, bien renseignés afin de mener à bien leur activité  qui consiste d’une part à véhiculer l’information via les réseaux sociaux. Ainsi, cette formation « vient à point nommé dans la mesure où elle nous oriente sur les recours que nous avons pour pouvoir accéder à l’information juste, à l’information publique » a-t-il indiqué


Paris – Abidjan : un pont nous est né

Centre culturel Français d’Abidjan ! La dernière fois que j’y avais mis les pieds, c’était il y a 3 ans. Je devais  remplir les formalités d’usage en vue de faire des études de journalisme en France. Campus France la structure  chargée d’orienter les étudiants dans ce cas,  y avait ses locaux.

Apres deux refus de visa sans motivation, malgré la bourse d’étude que je possédais , j’avais résolu, frustrée comme jamais  de briser de manière unilatérale l’alliance qui « nous » (les baoulés)*  lie à la France. ALLIANCE, oui parce que naturellement en pays baoulé, on considère qu’il y a une alliance entre le blanc précisément le français et  ce peuple. Pour le développement de ce  volet, affaire à suivre…

Et donc, pour m’avoir refusé ce visa, j’avais « couper l’igname » avec la France  parce qu’elle venait de briser mon plus grand rêve à cette époque .

De ce fait j’avais décidé de ne plus mettre les pieds a ces deux endroits : ni au Centre culturel Français, ni a l’ambassade de France, encore moins y faire une quelconque demande. Eh oui j’avais la rage là !

De passage  dans la commune du Plateau où se trouvent  ces établissements , J’évite de les regarder et même de passer devant.  Ridicule peut être mais c’était ma manière à moi de manifester mon mécontentement.

Mais pour raison professionnelle, j’étais obligé ce 31 octobre, 3 ans après  le divorce   de remettre les pieds dans ce centre culturel français. Et  là,  J’ai failli ne pas reconnaitre l’endroit… Waou ! Il avait tellement changé.

manuel-valls_1

Comme un jeune amoureux qui revoyait sa dulcinée radieuse après une dispute, ma colère venait de tomber subitement.  En voyant cette nouvelle bâtisse, mon « goumin » venait de disparaitre.

Depuis la clôture en passant par le hall tout avait été renouvelé. Plusieurs salles avaient été construites . Et  la bibliothèque toujours bien garnie. C’était la plus grande de la sous région. J’étais vraiment épatée. J’avais désormais affaire à l’institut français d’Abidjan.

D’ailleurs c’est pour son inauguration en tant qu’institut français que j’avais fait  la queue  plus d’une  heure. Et cela devrait se faire par le premier ministre français Manuel Valls présent à Abidjan quelques jours auparavant.

«  C’est  le cœur de la France qui bat à nouveau en Cote d’Ivoire… Il faut bâtir un pont entre l’Afrique et l’Europe et ce pont c’est la culture, c’est l’institut français » a déclaré le premier ministre français.

Il a également souhaité que les étudiants africains partent faire des semestres en Europe et vice versa. Et de préciser que depuis sa nomination en tant que premier ministre en 2012, tout était mis en œuvre pour  « lever les  obstacles absurdes qui entravaient la venue d’étudiants étrangers  en France et en particulier celle des étudiants africains »

 Bref j’ai passé cette étape. Et comme-ci j’avais vraiment passé l’éponge sur tout, j’ai également fait une nouvelle demande de visa le 4 novembre dernier et cette fois  pas en tant qu’étudiante mais  touriste.

De retour de Madagascar, où se tiennent les 45ème  assises de l’Union de la Presse Francophone (UPF), j’ai décidé de m’arrêter 2 jours à Paris pour visiter cette ville de lumière parce que  la délégation ivoirienne doit passer   par la France vu que c’est là qu’elle prend la correspondance pour Madagascar. J’ai donc demandé un visa court séjour.

Deux jours pour vérifier si  oui ou non la tour Eiffel est en rouille. Certains de mes amis l’affirment en tout cas. J’espère pourvoir donc même si je ne suis plus étudiante, passer par ce pont qui vient d’être construit par le biais de Manuel Valls.

Le discours a été prononcé,  reste à savoir s’il est en adéquation avec les faits !

Baoulé : peuple du centre de la Cote d’Ivoire

* « couper l’igname » : traduction littéral d’une expression en baoulé qui signifer : séparation divorce, rupture

*goumin : douleur, chagrin en nouchi : argot ivoirien

 


Nouvelle Constitution ivoirienne: le projet est accepté en plénière, les opposants attendent sa chute

Les députés ivoiriens ont adopté ce mardi 11 octobre  le projet de loi portant nouvelle Constitution. L’hymne national entonné par les députés après la proclamation  des résultats  du vote  sur l’avant-projet de nouvelle  Constitution n’a pas été chanté par l’honorable Gnangbo Kakou. « On tue un parent qui vous est chère et puis on entonne l’Abidjanaise » déplore le député d’Adiaké à la sortie de l’hémicycle.

Le projet de loi portant nouvelle Constitution présenté le 5 octobre dernier par le Président de la République à l’Assemblée Nationale a été adopté par la Commission des Affaires Générales et Institutionnelles (Cagi) le vendredi 7 octobre. Ce  mardi 11 octobre, il a été approuvé en plénière. Sur 249 votants, 8 députés ont voté contre, 2 se sont abstenus et 239 ont voté pour.
Toujours déçu Gnangbo Kakou estime qu’ «  On bâcle nos valeurs…. Cette Constitution n’est pas vertueuse. Elle n’est pas futuriste. Sur tous les articles il y a une anomalie. Sa durée de vie n’excédera pas 2020 ».

Alfred Kouassi, député de Pacobo lui voit les choses autrement. Il fera  la promotion du « OUI » dans sa circonscription. Il soutient la vision  du Président de la République « qui entend laisser un pays stable parce que nos institutions ont été très déstabilisées à un moment donné avec les coups d’Etat et autres. Aujourd’hui avec la Constitution que nous mettons en place, tout cela est réglementé » estime-t-il.
Le député Mahi Clarisse de Bin-Houyé dit être « Fière de l’Assemblée

Nationale qui malgré les mauvaises intentions qu’on lui prêtait » a travaillé avec abnégation sur ce projet avant de l’adopter.

Aka véronique député de Bongouanou se réjouit quant à elle, de ce que leurs amendements ont « été pris en compte ».  «  Je  crois que nos amendements ont été pris en compte. Le Président de la République pouvait faire cette Constitution sans passer par l’Assemblée Nationale », soutient-elle. Selon elle, pour le vote en plénière de ce texte, les députés ont mis 3 heures de temps afin de vérifier si les modifications faites en commission avaient été prises en compte.
«  Nous avons le sentiment du devoir accompli », a indiqué à la fin de la séance Guillaume Soro, le Président de l’Assemblée Nationale. Me Ahoussou Jeannot,  parlant de l’opposition a saisi l’opportunité pour la tancer.

« Malheureusement l’opposition est incapable de faire une offre sérieuse aux ivoiriens. Ce sont des querelles intestines. Vous avez vu, même Affi N’Guessan a tenté une marche. La marche était assez maigre reflétant l’état de dépérissement l’opposition », a-t-il déploré.
Le 30 octobre prochain, le peuple ivoirien se prononcera à son tour  sur cet avant-projet désormais projet de Constitution afin de décider s’il accepte ou non  de partir pour la 3eme République.

Cet article a été également publié sur Politikafrique.info


Avant projet de constitution: Linas Marcoussiss a-t-il été respecté?

Le projet de loi de la nouvelle Constitution ivoirienne était censé se baser sur les accords politiques de Linas-Marcoussis de janvier 2003.

« Au niveau institutionnel, cet avant-projet de Constitution reprend intégralement  les conditions d’éligibilité à la présidence de la République, telles que convenues, en 2003, par l’ensemble des acteurs politiques, lors de la table ronde de Linas-Marcoussis » a déclaré Alassane Ouattara le 5 octobre dernier face aux députés lors de sa présentation du projet de loi de la nouvelle Constitution. C’était  à l’occasion de la cérémonie solennelle d’ouverture de la 2ème session ordinaire de l’année 2016.

Les accords politiques de Linas-Marcoussis signés en janvier 2003 avaient pour objectif de ramener la stabilité en Côte d’Ivoire qui connaissait une crise sociopolitique depuis le 19 septembre 2002. Ces accords devaient aboutir à une nouvelle Constitution par la  modification de certains articles notamment le 35 qu’une grande partie de la classe politique trouvait «confligène».
Les modifications apportées à cet article lors de cette table ronde prévoyaient que  « le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct, rééligible qu’une seule fois. Il doit jouir de ses droits civils et politiques. ». Le texte de Marcoussis précise  également que le candidat doit « être âgé de trente-cinq ans au moins. Il doit être exclusivement de nationalité ivoirienne de père ou de mère ivoirien d’origine. »

Il fait cas du plancher d’âge qui devait passer de 40 ans, prescrits dans la Constitution de 2000, à 35 ans. Ces différentes réformes constitutionnelles devaient intervenir dans «  les meilleurs délais. » Mais ce ne fut pas le cas.

Le candidat à la présidentielle d’octobre 2010, Alassane Ouattara, en a fait une promesse de campagne.  «  Je m’étais engagé lors de la campagne présidentielle de 2010, à doter notre pays d’une nouvelle Constitution, celle de la troisième République » a soutenu le Président Ouattara ce 5 octobre devant les députés, tous ou presqu’acquis à sa cause.
Selon le projet de la nouvelle Constitution présenté, les points évoqués au niveau de l’article 35 de l’ancienne Constitution apparaissent désormais à l’article 55. A l’exception des différents points sus-évoqués, à savoir le plancher d’âge, au niveau des conditions de nationalité, on constate que le verrou d’âge en ce qui concerne le plafond qui était fixé à 75 ans en 1995, dans la Constitution sous le pouvoir Bédié, n’existe plus. Ce point n’a pas été mentionné à Linas Marcoussis.

Innovation de taille depuis Félix Houphouët-Boigny, l’instauration d’une vice-présidence.
« Il choisit un vice-Président de la République, qui est élu en même temps que lui » précise l’article 55 du projet de loi. Le rôle de ce vice-président sera de suppléer « le président de la République lorsque celui-ci est hors du territoire national… » Linas Marcoussis n’a pas non plus exigé un vice-président pour la sortie de crise. Et d’ailleurs, qui choisit? Le candidat à l’élection présidentielle ou le Président élu? Nuance avec ce « il » qui ne renvoie à personne pour l’heure.

A ce changement, il faut ajouter celui de l’article 85 avec la création du Sénat, représentant les collectivités territoriales et les ivoiriens de l’extérieur.  « Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement. Le parlement est composé de l’Assemblée Nationale et du Sénat ». Le sénat dont un tiers des sénateurs est nommé par le Président de la République.
Ce document présenté aux députés fera l’objet de débats, corrections et amendements,  ce vendredi 7 octobre, à l’Assemblée Nationale.
Selon le président Alassane Ouattara, l’objectif de cette nouvelle Constitution est « de donner au pays un acte constitutionnel plus moderne qui renforce les droits et devoirs de tous les citoyens afin qu’elle prenne en compte les préoccupations des uns et des autres. »

Joint par telephone, Geoffroy-Julien Kouao, Enseignant de droit Constitutionnel, politologue a expliqué qu’ «  employé par les juristes le terme renvoie à une nouvelle Constitution, par contre avec les politiques, il prend tous les sens. Le problème c’est que Linas-Marcoussis n’a aucune valeur juridique et frappé de caducité. S’y référer est juridiquement maladroit »

Cette nouvelle Constitution est composée de 184 articles, contrairement à celle de 2000 composée de 133 articles. Si elle est adoptée par les parlementaires, elle conduira la Côte d’Ivoire à la 3eme République et rentrera en vigueur dès sa promulgation au journal officiel.

L’opposition, de l’avis de Joël N’guessan, porte-parole principal du RDR, parti au pouvoir, même sollicitée par les parlementaires n’apportera rien de constructif au texte.
« Il se trouve que M.Affi n’a aucune suggestion ni propositions. Il est dans une logique de négation permanente. Vous verrez que ses partisans sont dans cette logique, c’est le propre du FPI » a-t-il fait savoir .

Cet article est égalment paru sur le site de Politikafrique.info

 


« TO GO »

Le 24 Aout dernier, j’ai assisté à la cérémonie de passation de charges entre Djibo Nicolas, président sortant de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire  (CCI-CI) et son successeur Fama Touré.

Au cocktail, j’approche une jeune  entrepreneuse pour une interview. Sa boisson en main, elle me dit poliment, «  pourriez-vous m’accorder une petite minute s’il vous plait ? Juste le temps que je rapporte ce verre à mon ami. »

Je la laisse donc partir et me mets sur le côté pour ne pas la perdre de vue. Mais après 10 minutes d’attente, période durant laquelle je l’observais, je la rejoins au buffet où elle a élu domicile et prenant grand plaisir à manger de tout.

Surprise ! Quand je l’interpelle, elle a la bouche pleine à s’étouffer donnant l’impression de n’avoir rien avalé depuis une semaine. Ce qui était encore plus triste, ce sont les petits fours et autres soigneusement  emballés pour la maison. Eh oui, le fameux « to go ».

Elle avait recyclé, le papier aluminium qui avait servi à couvrir les différents plateaux avant le cocktail et les avait utilisés comme emballage.

Crédit photo: images.google.fr
Crédit photo: images.google.fr

« To go » ce n’est rien d’autre que le verbe « partir » en anglais que l’on utilise en nouchi* pour définir l’action de ramener un repas d’un restaurant ou d’un endroit où l’on a été pour manger. Mais comme on le dit chez nous « connaisseur connait, gaou passe ».

Un professeur d’anglais que j’ai  rencontré à Accra s’est marré en entendant cette expression, car ne voulant rien dire du tout dans la langue de Shakespeare.

Pour lui, ça aurait été plus simple de dire «  take away », « prendre pour partir ».

Sinon ça aurait été facile de dire simplement «  un emporté » n’est-ce pas ?

L’une des choses qui m’ont séduite et que j’apprécie toujours dans le métier de journaliste, c’est bien le cocktail. Ça me fascine. C’est le moment où on rencontre des gens, on discute, on échange des cartes de visite. Stagiaire, mon patron a dû me subir. Pas question de rentrer à la rédaction sans avoir goûter au cocktail. On pouvait en faire trois par jour.

Souvent, j’étais ébahie par  le comportement de certaines personnes lors de ces moments de bouffe. La manière dont les gens se ruaient sur les plateaux qui passaient devant eux  surtout quand il s’agissait des  boulettes, ou brochettes. Il y a des fois où des personnes ont manqué de se jeter  sur  le serveur qui sortait de la cuisine avec son plateau en main.

Une fois, dans un grand hôtel  j’ai vu un serveur retourner précipitamment dans la cuisine quand il a vu le nombre de personne prêt à se jeter sur lui. En fait quelques minutes plus tôt son collègue avait annoncé que c’est lui qui viendrait avec les « ailerons ».

Mais une jeune dame belle, élégante et intelligente, de surcroit chef d’entreprise, se comporter de la sorte dans une manifestation aussi importante, il y avait de quoi se poser des questions. En plus ces « to go » donnent l’impression d’être nécessiteux.

Plus tard, pendant qu’elle montait dans sa voiture avec ses nombreux « to go » ce proverbe baoulé * me revient en tête : «  Tant que tu vis, dis-toi que le plus surprenant reste à venir »

Eh oui…  je n’avais pas encore vu cette scène-là. C’est dans ce genre de situation délirante  que l’ancienne première dame Simone Gbagbo aurait crié : oh honte !

Nouchi :langage de rue parlé en Côte d’Ivoire.

Baoulé: ethnie du centre de la Côte d’Ivoire

 


5 Septembre, célébrons Sainte Raïssa

En ce 5 septembre où l’on célèbre Sainte Raissa, c’est un devoir pour moi de vous faire découvrir ce prénom mais aussi les caractéristiques des personnes qui  portent le prénom Raissa . Rassurez vous elles sont exceptionnelles.

Raïssa !! Raisa !! Raysa !! Raisat … Autant d’orthographe pour un même  prénom.

Nombreuses sont les personnes qui pensent que Raissa est d’origine Arabe, c’est vrai elles n’ont pas tort mais Raïssa a également une autre origine : russe. Raïssa! S’il signifie « paix » ou « croyante » en Arabe, en Russe il veut simplement dire « brebis ». Maintenant « paix », « croyante » ou « brebis », c’est à vous de décider laquelle des significations vous correspond le mieux.

Raïssa Banhoro et Raïssa Yao

En tout cas moi j’avoue que « brebis »  me convient parfaitement. Pourquoi ? Raïssa Gorbatcheva, ça vous dit ? Elle était l’épouse de Mikhail Gorbatchev, dernier Président de l’Union Soviétique, ce qui faisait d’elle une Première Dame. N’allez surtout pas croire que j’ai des intentions même si je pense que ce rôle m’irait à merveille (un peu narciste je le reconnais).

Raïssa !

Sur un célèbre site de prénom, On les définit comme d’ « d’éternelles adolescentes aimant jouer avec les mots » mais également  des «  personnes qui arrivent à garder l’esprit jeunes ». Avantage ou inconvénient ? C’est à  chacun d’apprécier. Mais  pour celles qui sont précisément  de signe astrologique gémeaux, comme moi, voilà ce qu’on dit d’elle :

Crédit photo:Raîssa Banhoro

«  Le monde des idées passe souvent avant le monde des sentiments. Raïssa a besoin de communiquer, d’échanger. Une gestuelle, une touche-à-tout. Raïssa aime les changements et refuse souvent de s’attacher par crainte de se sentir emprisonné ». Je ne ferais aucun commentaire la dessus au risque de me dévoiler sur la place publique. Il parait qu’en ce moment ce prénom connait une « chute libre », de grâce n’hésitez surtout pas à  nommer vos filles Raïssa. Ça serait injuste de priver l’humanité de ces spécimens.

La sainte du jour : Ste Raïssa était âgée de 20 ans  lorsqu’elle se joint volontairement aux chrétiens arrêtés par le gouverneur Culcien à Alexandrie et subit le martyre. Elle fut décapitée. C’était en l’an 300. Son père était un prête.

Les Raïssa sont  célébrées le 5 septembre donc aujourd’hui.

Bonne fête à toutes les BREBIIIIIIS

 

 

 

 


Blogueuse en herbe

foot UNBCIIl y a environ 8 mois, je n’avais aucune notion autour du blog. Je ne savais pas ce qu’était blogueur. Une ancienne collègue m’en a parlé, elle m’a expliqué le principe parce qu’elle était déjà blogueuse depuis 3 ans.

Apres un long moment d’explication, son résumé était simple : « C’est comme un journal intime mais qui est rendu public parce que mis en ligne ». J’ai dû répondre par un « annnh » pour lui dire que le message était passé. En général quand un baoulé s’exprime de cette manière c’est qu’il a effectivement compris le message.

Elle m’a encouragé à faire du blogging parce que pour elle, j’avais toutes les capacités pour le faire. Merci pour la confiance !

Comme pour me motiver, elle m’a invité pour une assemblée générale de blogueurs qui devait aboutir à la création d’une association. J’y ai été et me suis inscrite. Je venais ainsi d’adhérer à l’UNBCI : Union Nationale des Blogueurs de Cote d’Ivoire.

Quelques temps après, la même collègue (encore elle), qui bloguait déjà sur Mondoblog, m’a informé du concours pour la saison 5 de cette plateforme. J’ai donc postulé et j’ai été retenue, d’où la création de « Regard indiscret », pour mettre les yeux là où il ne le faut pas. C’est donc la toute première fois que je célèbre en ce jour la journée mondiale du blog en tant que blogueuse.

Pour célébrer ce jour, l’UNBCI  en plus « de la semaine du blogging » qu’elle a organisée, jouera ce soir un match de football contre l’autre association de blogueurs, l’Association des Blogueurs de Cote d’Ivoire (ABCI). Quant à moi j’y serais pour  soutenir « nos garçons » tout en espérant qu’ils remporteront cette rencontre.

C’est vrai que mes nouvelles obligations  professionnelles, qui ont coïncidées avec l’ouverture de ce blog, ne me permettent pas de l’alimenter régulièrement comme je le voudrais, mais je compte bien récupérer tous mes brouillons, les peaufiner et les mettre en ligne.

Merci Babeth pour tes encouragements et ton soutien !

Merci à l’UNBCI pour l’accueil et les différentes formations de qualité sur le blogging !

Et bonne célébration de la journée du blog à tous les mondoblogueurs, a tous les blogueurs !


« Indépendance Day »

C’est le grand jour. La Côte d’Ivoire a un an de plus.7 Août 1960- 7 Aout 2016, 56 ans  d’indépendance.

Depuis le lundi, Abidjan et plusieurs autres villes de l’intérieur du pays arborent les couleurs du drapeau.

Dans quelques heures, tous nous nous mettrons en orange, blanc et vert pour montrer que nous sommes fiers d’être des citoyens libres ou encore « fier d’être bon ivoirien » comme on aime bien le dire. D’ailleurs je crois que c’est la marque d’une ligne de vêtement.

Mais 56 ans ce n’est pas rien dans l’histoire d’une personne, je dirais même que c’est l’aboutissement de toute une vie.

Ça aurait été une personne que la Côte d’Ivoire serait certainement a 4 ans de la retraite, bon selon le décret de 2012. Sinon elle le serait depuis un an déjà.

En effet, Dans le but de combler le déficit financier cumulé par la branche retraite de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale  (CNPS) depuis 2004 qui s’élevait 110 milliards de FCFA, somme qui pourrait augmenter au fil du temps, l’Etat ivoirien pour limiter les dégâts a décidé de l’ «  augmentation de l’âge de départ, qui passe de 55 à 60 ans conformément a la mesure gouvernementale prise en 2008 »

N’eut été ce décret pris, l’âge de la retraite serait toujours 55 ans. A ce stade, on estime qu’une personne a acquiert des expériences, a construit sa vie, la vie de ses descendants et attend de vivre une retraite paisible.

Bref, revenons à notre chère patrie et ce qu’on pourrait faire comme bilan pour ses 56 ans ?

Je vais vous épargner les gros bilans et juste vous faire un récapitulatif du trimestre qui vient de s’écouler. Vous en ferez votre propre appréciation.

Début avril, l’on fait face à une grogne sociale qui est plus accrue sur les réseaux sociaux où les ivoiriens s’expriment librement.

Face à ce mouvement sur internet, le porte-parole du gouvernement n’a pas trouvé une meilleure formule que de réduire ces internautes  à seulement « 200 activistes » d’où le phénomène des « #200 ».

Cette grogne a été suscitée par une série d’augmentation sur les factures et denrées alimentaires, en gros la cherté de la vie.

Quelques semaines plus tard, en juin, alors que l’on croyait être sorti de l’auberge avec le discours prononcé le 1er Mai, jour de la célébration de la fête du travail, par  Président de la République  qui intimait l’ordre à la CIE de faire un réajustement tarifaire, la facture suivante pouvait couper le souffle.

C’était quasiment le double des factures qui avaient suscitées la grogne sans oublier que deux semaines après une autre facture était distribuée.  Étonnant vu que les factures venaient tous les deux mois.

C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Elle a entraîné la vague de manifestation dans différentes villes du pays : Yamoussoukro, Tiassale, Daloa et Bouake où il y a même  eu des morts. Certainement parce que c’était le bastion de la rébellion que le pays a connu en 2002.

Et depuis, cette ville a décidé de présenter ses excuses au « PRADO »

pour avoir manifesté contre la vie chère. La cérémonie a eu lieu il y a deux jours. Elle n’est pas belle la Côte d’Ivoire.

Pour ne pas déroger à la règle le Président s’est adressé  il  y a quelques heures à la nation . Est-ce que les ivoiriens attendaient  ce discours, je ne saurais vous le dire. Une chose est sûre, ce férié d’indépendance est le bienvenu.J’irai  à la plage avec l’Union Nationale des Bloggeurs de Côte d’Ivoire (UNBCI) pour  une journée détente où on pourra discuter de l’avenir du pays. La révèle c’est bien nous. Les promesses de politiciens, ça suffit!

A l’année prochaine pour les 57 ans.

Vive l’indépendance, vive la « nation » ivoirienne.

#Go unbci,