Les hôtels, mon métier et moi (1): confusion

Article : Les hôtels, mon métier et moi (1): confusion
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9 septembre 2017

Les hôtels, mon métier et moi (1): confusion

les hôtels, j’y suis régulièrement pour des raisons professionnelles. J’ai souvent connu des situations embarrassantes dans l’exercice de mon métier : humiliation par une autorité, bousculade par un bodyguard,  mais je ne m’étais jamais   imaginée dans  celle la.

 Les hôtels et moi

Les Hôtels à Abidjan j’en connais assez ! J’y passe beaucoup de temps et surtout les grands de la ville. Tout s’y déroule : conférences, débats colloques  auxquels je dois nécessairement assister. Les hôtels sont   également les lieux indiqués pour mettre la main sur « les grands » du pays. Sur les 7 jours de la semaine je fréquente les hôtels au moins 5 jours et même parfois 6 /7. C’est bien sûr pour le boulot… J’oubliais de préciser, je ne suis pas hôtelière.

mon arsenal de travail

A part travailler dans  le domaine de l’hôtellerie, quel autre métier pourrait emmener une jeune femme à passer la claire partie de son temps dans un wottro*?
Cette question je suppose qu’ Odonou Lucas se l’ai posée sauf qu’il a dû  choisir la mauvaise réponse. Depuis notre première rencontre qui remonte à  plusieurs mois, nous n’avons vraiment pas eu le temps de nous revoir. D’ailleurs cette rencontre ne s’est pas faite de la meilleure des manières.

A la descente du boulot un soir, je fais un tour à la pharmacie pour prendre des cachets  à cause d’une migraine qui ne me lâchait pas depuis l’après-midi. Il fallait que je la traite pour ne pas avoir à me réveiller avec la douleur le lendemain matin.

Odounou Lucas, lui faisait sa manœuvre pour sortir du parking un peu fourni de la pharmacie à cette heure de pointe. Comme il n’éteignait pas ses phares qu’il avait braqués  sur moi depuis  un moment. Je me suis mise en colère et  l’ai menacé avant de rentrer dans l’officine.

 La fausse baoulé

10 min après, alors que je ressortais de la pharmacie une voiture me klaxonna dessus avant de me faire signe de m’arrêter. Mon dammage* à pousser le véhicule à  me dépasser puis garer un peu plus  loin devant moi. Le conducteur attendait que j’arrive à son niveau. Dès que j’atteignis la voiture, le mec ouvre la portière, descend  de la voiture et se présente. Surprise par son geste, je m’arrête un instant avant de décliner mon identité. Mais lui semble étonné quand je dis mon nom et le répète :
-Yao Raïssa ?
-Oui … mon nom   vous pose problème ?
-Non, mais si vous êtes originaire du centre de la Cote d’Ivoire, je pense sincèrement que vous n’avez pas l’attitude d’une  femme baoulé.
-Ah bon ?
D’après son explication bien que j’ai un nom du centre du pays, je n’ai pas le tempérament doux et calme qui caractérise les femmes de cette région. J’avais plutôt celui de celles de l’ouest du pays, un tempérament chaud. En sus, il estime que  mon prénom   «  a une consonance nordiste » avait-il ajouté.

En fait  Odonou Lucas  n’est pas ivoirien. Il est d’origine béninoise. Cependant il avait fait  son collège à Divo dans l’ouest du pays. Son second cycle, il le fait  à Yamoussoukro dans la capitale politique ivoirienne. Il a donc côtoyé le peuple baoulé auquel j’appartiens et confirme que c’est un peuple facile  et accueillant quant aux femmes, il atteste leur douceur et leur calme. Alors pourquoi cette agressivité  de ma part? m’interrogea-t-il
-Je suis l’exception qui confirme la règle. Lui avais-je répondu…

Notre conversation avait donc pris fin sur l’échange des numéros et depuis, Nous nous sommes contentés de communiquer via le téléphone ou encore les réseaux sociaux à cause des emplois du temps qui ne concordaient pas donc difficile de se revoir.

Le sac au contenu douteux

Au fait, pendant notre courte discussion, en voulant ranger le médicament que j’avais en main, mon sac qui n’était pas fermé tomba aux pieds de mon interlocuteur et le contenu se vida laissant paraitre plusieurs préservatifs qui s’éparpillaient sur le sol.  J’avais également un gel douche d’un hôtel dans mes affaires … La honte !

le sac au contenu douteux

Je les ramassai et les remis tous dans mon sac tout en évitant le regard surpris de l’interlocuteur qui venait d’étouffer un cri. Heureusement que la conversation ne prit pas beaucoup de temps.
Deux jours après notre rencontre mon nouvel ami  m’appelle à 7h du matin pour prendre de mes nouvelles. » Je suis à l’hôtel Tiama. Peux-tu me rappeler plus tard » Lui avais-je répondu  à voix basse. Pour le second appel, il était 22h. Après les salutations je lui dis tout doucement que je le  rappellerai incessamment parce qu’étant à l’hôtel « bellecote ». Quant au  3ème  appel après notre rencontre, c’est moi qui l’ai émis pour lui présenter mes excuses de n’avoir pas pu le joindre la veille alors que je hélais un taxi. Mon interlocuteur a donc entendu à l’autre bout du fil quand  je parlais au taximan.   » Résidence Koriet ». Le même soir il m’envoya un sms pour me demander  de lui indiquer un hôtel  en zone4 ou il  avait un rendez-vous, ce que je fis brillamment.

Quiproquo !

Après plusieurs rendez-vous qui n’ont pu se concrétiser, Lucas m’annonce qu’il part en voyage pour une longue période et aimerait que malgré nos plannings chargés, que nous nous voyions avant son départ, j’accepte de faire ce sacrifice.
La rencontre est donc prévue au café d’un  hôtel, que je connais d’ailleurs.  eh oui, encore un hôtel. Sauf que j’arrive avec 30min de retard. Quand j’appelle  Lucas pour lui faire part de ma présence, il me demande de le rejoindre au 3ème  étage parce qu’il était monté pour passer un coup de fil important vu qu’il m’avait assez attendu. Sans arrière-pensée, je suis ses instructions… Je monte au numéro de chambre indiqué. Il m’avait précisé qu’elle n’était pas fermée et que je pouvais rentrer sans frapper. Mais lorsque je pousse  la porte  déjà entrouverte,  je me retrouve  nez à nez avec Lucas tout nu, sirotant un verre de whisky. Toute confuse mon premier réflexe est de ressortir  tout en lui présentant mes excuses.
–  Je suis vraiment désolée….
–  Non reste ! Je t’attendais ainsi c’était pour ne pas qu’on perde du temps. J’ai un avion à prendre tout à l’heure.
-Qu’on gagne du temps ? Pour quoi ? Et pourquoi êtes-vous nu comme un ver de terre ?
-Attends, rassure toi,  tu seras payée. Peut-être même au-delà de tes espérances. Ton enveloppe est déjà  sur la table.
-Quoi ? Vous plaisantez j’espère. Payer à quoi faire ?  Vous pensez que je suis une prostituée ?

D’un air ébahi, il me regarda quelques secondes avant de redescendre sur terre.

-Merde ! Je me trompe ? me demanda-t-il

-Oui ! Et sur toute la ligne d’ailleurs. Je suis JOURNALISTE….

 

…La suite dans le prochain billet.

 

*wottro : hôtel en argot ivoirien

*dammage : ignorer en argot ivoirien

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Commentaires

Coulibaly
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Très bel récit.
J attends la suite avec impatience.
Bravo
Cordialement

Raissa YAO
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c'est pour se week-end

Raissa YAO
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voila la suite
https://regardindiscret.mondoblog.org/2017/09/17/les-hotelsmon-metier-et-moi-2-nouveau-depart/

Raissa YAO
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la suite
https://regardindiscret.mondoblog.org/2017/09/17/les-hotelsmon-metier-et-moi-2-nouveau-depart/

Modeste Dadie
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wahooo! rire

Raissa YAO
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merci

Benjamin Yobouet
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Wahou ! Un vrai quiproquo. Bien relaté !

N'Guessan Jean Christ Koffi
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En plus d'être "risqué", Abidjan est aussi cliché : Très beau récit qui se lit d'un trait ! vivement la suite...

Raissa YAO
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voila la suite

https://regardindiscret.mondoblog.org/2017/09/17/les-hotelsmon-metier-et-moi-2-nouveau-depart/